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Je ne m'attendais pas à le voir de sitôt, alors que je cherchais mes mots en me rapprochant de lui, il gardait la tête baissée. Ça me faisait mal de le voir comme ça, lui qui avait toujours été quelqu'un de souriant. J'avais l'impression que ces moments étaient devenus plus rare. J'avais posé ma main sur son épaule pour le rassurer. C'était du passé maintenant. Il fallait continuer son chemin sans se préoccuper de ce que l'on ne pouvait plus changer. J'allais lui dire mais il se jeta sur moi, son front contre mon épaule, je refermai mes bras sur lui, il commença :
- Je suis désolé Harry ! Tu n'imagines même pas à quel point je regrette de m'être comporté comme un con. Je n'ai même pas de mots assez forts pour décrire qui je suis. Un enculé. Je ne vois rien d'autre. Et puis toi, tu me pardonnes comme si de rien n'était alors que je n'étais même pas conscient de la gravité de ce que j'avais fait.
Il continuait à bredouiller des mots dans ses pleurs. Il fallait que je l'arrête ! Qu'est-ce que je pouvais dire ? On ne m'a jamais donné le don de réconforter les gens...
- Hey Louis ! Chuuut, tais-toi, murmurai-je dans son oreille alors qu'il continuai, ça n'a aucune importance ce que tu dis. Je suis passé à autre chose, on est passé à autre chose, Dieu est passé à autre chose alors il faut que tu t'en remettes ! La vie continue ! Des erreurs tout le monde en fait, je suis le premier à le savoir.
Son état me donnait les larmes aux yeux. Je devais me faire violence pour qu'elles ne coulent pas. Il ne parlait plus mais continuai de pleurer. Les gens qui passaient dans les couloirs nous regardaient bizarrement et vu que ce n'était pas ma journée aujourd'hui, je leurs répondais par des regards noirs. Alors que j'ai tué un homme ce week-end, la suite ma scolarité s'annonce très dur. Mais c'était le dernier de mes soucis.
- Tu veux qu'on parte ?
Un hochement de tête suffit comme réponse. Je m'attendais à ce qu'il se détache mais non. On se dirigea alors vers la sortie dans cette position. Pas très pratique pour marcher... Louis était alors à reculons la tête dans mon cou. Je le guidais en faisais attention aux obstacles. Il y avait eu des chuchotements quand on passait, si je ne le tenais pas je serais bien allé mettre mon poing dans leurs gueules. Ce n'était même pas à mon sujet, c'est ce qui m'énervait le plus, quand ils avaient vus que c'était Louis qui sanglotai, les réflexions du genre « Le capitaine de foot qui pleure ». J'ai dû me faire violence pour ne pas leur rétorquer qu'il était humain aussi. Quelle bande de bouffon ! Je décidai de prendre l'ascenseur pour plus de facilité, avec nous, un gars en béquille qui semblait gêné de la situation. Je ne voulais plus penser à la raison du gars qui se tenait dans mes bras alors je parlais d'autre chose.
- Entorse ? Demandai-je au gars plus jeune en désignant son plâtre au pied.
- Euh oui, au ski, répond-il hésitant.
- Tien faudrait que j'y aille d'ailleurs ! Ça te dis Lou, de se faire un ski cet aprèm ?
Aucune réaction, tant pis, j'aurais essayé. On arriva au rez-de-chaussée. Des gens rentraient et sortaient du bâtiment qui nous laissait apercevoir le temps dehors, une véritable tempête de neige. Je pris mon bonnet pour le mettre sur sa tête.
- Il va faire froid, le prévenais-je avant de pousser la porte.
Heureusement que j'avais pris ma voiture, on n'aurai pas tenus deux minutes dehors. On se détacha au moment d'arriver au véhicule. Je mis directement le contact en route pour mettre le chauffage et dégivrer le pare-brise, la radio se mit automatiquement. Sa tête se posait de nouveau sur mon épaule. Je posais alors la mienne contre la sienne et pris sa main, il gardait les yeux fermés.
- Où veux-tu aller Lou ?
- Loin. Très loin.

Je réfléchissais aux lieux où l'on pourrait aller. Son ventre qui criait famine me tira de mes pensées et on rit. C'était débile mais dans ce genre de situation c'était vraiment surréaliste. Il n'y avait plus rien à comprendre.
- On passe par un fast food ?
- Je veux bien ouais !
Il était quatorze heures quand on était enfin sur l'autoroute, le ventre remplis, avec un plein d'essence et j'avais sorti mon sac de couchage du coffre pour qu'il le prenne en guise de couverture. On ne parlait pas, il n'y avait que les musiques du CD qui tournait. Sa main était resté enlacée dans la mienne. Vous n'imaginez pas ce qu'une voiture automatique peut faire pour vous ! Je ne lui avais pas dit où on allait. Je voulais même qu'il ferme les yeux pendant tout le trajet pour être sûr qu'il ne le découvre pas. Il avait trouvé ça absurde. Ce n'était pas grave car de toute façon il s'était vite endormi. Je restais concentré sur la route, jetant parfois de petits coups d'½il vers lui pour être sûr qu'il dorme. Il semblait être dans un profond sommeil, grinchant quelques fois quand j'enlevais ma main pour un clignotant ou autre.
On était arrivé à Folkestone, pour prendre le tunnel de la manche. On rentra dans un compartiment et je coupai le moteur. J'avais eu un pass annuel pour mon anniversaire. C'était peut-être bien la dernière fois que je l'utiliserai avant qu'il périme. J'avais décidé de partir en France. Je ne voyais pas d'autre lieu où j'avais envie d'aller. C'était loin sans réellement l'être. Pour atteindre la capitale il y avait cinq heures de route. Je trouvais ça presque raisonnable. En compagnie de Louis, je ne voyais pas les kilomètres défilés bien qu'il ne s'était pas réveillé.
Voilà, on était en France. Ce n'était plus une tempête de neige mais un petit soleil avec quelques flocons tombant. C'est sur l'autoroute que Louis se tira de son sommeil, il s'étira de tous ses membres avant d'avoir un bug sur la route.
- Tu roules à l'envers ?
Je ne répondis pas et me contentai de sourire sans le regarder. Il sembla perplexe, long à la détente aussi.
- On arrive quand ? Demande-t-il tel un enfant qui avait hâte.
- Dans une heure et demie, tu veux qu'on s'arrête sur une aire ?
- Non ça va, tu n'es pas fatigué ?
- Non, j'ai dormi 1h dans le tunnel.
- On a pris le tunnel sous la manche ? demande-t-il surpris.
- Oui !
- Mais on est en France ?
- Oui
- Mais t'es fou !
- Non. Répondis-je toujours dans un sourire.
Il regardait le paysage, les voitures qui défilaient, observait les panneaux lors d'une bifurcation.
- Pourquoi tu fais ça ?
- Parce qu'on en a besoin, je pense, tous les deux.
- Je voulais dire, pourquoi m'avoir pardonné ?
Je soupirai, réfléchissant à une réponse correcte, il m'observait en l'attendant.
- J'en sais rien, j'imagine que je préférai un avenir avec toi que sans.
Je pouvais ressentir sa gène et son incompréhension. Je pressai plus fort sa main qui était toujours dans la mienne. A vrai dire, je n'aurai pas su expliquer mon comportement, je lui en avais voulu pendant longtemps au début puis encore après son accident. Mais j'ai dû me remettre en cause (inconsciemment), rien n'était de sa faute, rien n'était volontaire. C'était vrai ce que je lui avais dit, on commet tous des erreurs. J'ai été pardonnés pour les miennes, pourquoi je le refuserai à lui ? Et je pense qu'il a lu dans mes pensées car il m'a souri puis il est passé à autre chose.
- Et on va où alors ?
- Même en regardant les panneaux t'a pas compris où on allait ? Demandais-je en rigolant.
- Paris ou Reims
- Tu connais Reims ?
- Non
- Moi non plus ! Qu'est-ce qu'on ira foutre à la campagne ?
- ALORS ON VA A PARIS ? Demande-t-il criant, tellement qu'il était excité.
- Oui, *On va à Paris*
- Hein ?
- *On va à Paris*, annonçais-je une deuxième fois plus doucement dans un français approximatif.
- *On va à Paris*, répétais Louis dans un français déplorable.
Je ne pouvais pas m'arrêter de rire de son accent qui était catastrophique. Il semblait réaliser que maintenant qu'on était en France, un lundi, comme ça, alors qu'on devrait être normalement en cours. C'est vrai que ça paraissait irréel, trop beau pour être vrai. Généralement on ne voit ça que dans les films, des gens qui partent comme ça, sur un coup de tête. Mais on l'avait fait et on ne le regrettera pas. Louis s'entrainait à redire sa phrase, ce qui était complètement débile puisque dès qu'on aura l'occasion de parler à un français, on sera à paris. Mais je le laissai continuai à galérer, je répétai parfois la phrase pour lui montrer comment fallait dire.
- Oh et puis *merde* le français c'est trop compliqué !
- Les gros mots, ça tu connais !
Il commençait à faire nuit quand on arriva dans Paris, on cherchait la tour Eiffel ainsi qu'un endroit pour se garer. C'était plutôt compliqué : on suivait les mauvais panneaux, on a bien dû se faire klaxonner trois fois. Aucune compassion ces parisiens, mais ils semblaient utiliser leurs avertisseurs sonores pour tout et n'importe quoi. On trouva finalement une place, on ne savait pas trop où l'on était, on était passé sur la route devant les Champs Elysées, devant la Cathédral Notre-Dame, mais à l'exception de ça aucun indice pour nous repérer. On décida de nous diriger vers la première bouche de métro pour trouver un plan. Et c'était tout de suite plus claire, on se dirigea alors vers la dame de fer.
vingts minutes après, on était en haut de la tour, observant la capitale des amoureux enneigés. On s'était collé l'un contre l'autre pour couper le froid mais à vrai dire on ne pensait pas à la température en ce moment. Non, on était perdu dans nos pensées. On ne parlait pas, on était en pleine admiration devant cette ville illuminée. On n'entendait même plus les bruits de la métropole, on était passé dans un autre monde, une bulle. Voilà c'est ça ! On était dans notre bulle. Et quand il fallut redescendre, on était revenu à la réalité : on était rentré dans une boutique de souvenir juste en face, en tant que bon touriste que nous sommes. On regardait les babioles, toutes à l'image des monuments. Puis c'est au moment que je vis un ensemble oreiller/couverture polaire que je m'interrogeai.
- Louis ?
- Ouais, répond-il de l'autre côté du magasin.
- Je viens de penser qu'on n'a pas regardé à un endroit pour dormir cette nuit ...
Il me retrouva et regarda l'ensemble que je tenais dans mes mains.
- Les sièges arrières sont pliables dans ta voiture, non ?
- Si ...
- Bah voilà c'est réglé, ça coûte cher ça ? Me demande-t-il en me prenant le truc des mains.
- Quatre-vingts euros...
- Ça fait combien en livre ?
- J'n'en sais rien mais de toute façon, je n'ai pas d'oreiller dans la voiture et un sac de couchage pour deux ça risque de faire juste.
- Déjà qu'une couette à deux c'est galère mais alors là ...
- Ouais bah on prend ça alors, en plus y a la tour Eiffel dessus, c'est trop classe !
- En même temps ça ne va pas être le Big Ben, répond Louis en rigolant.
- Gné gné gné, boudai-je alors qu'il se foutait de ma gueule.
- Non, cette journée valait bien tous les cadeaux prématurés au monde !
- Ha ! Je ne parlais pas d'aujourd'hui.
Je souriais et j'ignorais complètement s'il l'avait remarqué ou pas, les lumières de la ville étant trop faible, nous ne nous pouvions pas nous voir. Seulement nous deviner.
- Alors c'est quoi ?
- Tu verras demain !
Je coupais le moteur, sorti de la voiture, la contourna pour ouvrir la porte à Louis et je pris ses mains pour l'aider à descendre.
- T'ouvres pas les yeux hein ?
- Non, non, répond-il innocemment.
Je fermais la voiture puis plaçai mes mains sur ses yeux, me méfiant de sa curiosité. On marcha comme ça sur cents mètres. Il faisait presque chaud pour une journée d'hiver et c'était agréable. Des familles heureuses non loin de nous, marchait dans la même direction. Louis me questionnai, mais je ne répondais pas.
- On y est ! Trois. Deux. Un.
Je retirai mes mains et il ouvre les yeux, il était surpris et émerveillé à la fois.
- Mais... Harry... C'est énorme ! Bégaye-t-il cherchant ses mots.
- Ce n'est pas parce que tu vas avoir vingt-deux ans que tu ne peux plus aller à Disneyland ! Joyeux anniversaire de moins deux semaines Lou !
J'accompagnai ce souhait d'un bisou sur sa joue.
- Mais c'est trop ! Me dit-il émerveillé devant l'hôtel Disney.
- Mais non ! Aller viens on y va !
Je me dirigeai vers l'une des caisses, lui prenant la main pour qu'il me suive.
On se mit dans l'une des files pour ticket digital. L'ouverture était dans cinq minutes. Je sortis mon smartphone pour ouvrir les billets téléchargés dessus.
- Tu avais prévu ça quand ?
- Hier, au restaurant. Tu étais tellement long au toilette que j'ai finis par parler avec le serveur qui m'a dit que quand on venait à Paris c'était l'unique occasion pour aller à Disney. Je n'ai pas réfléchi deux fois avant de prendre les tickets !
- Je ne pourrais jamais assez te remercier !
- Je ne veux pas que tu me remercies ! Je veux que tu profites de cette journée qui te donnes l'unique possibilité de te remettre dans ton enfance !

Ça faisais trois jours qu'on était rentré à Londres. Enfaite on était repartis juste après le parc. Ça me paraissait déjà tellement loin ! Peut-être parce que je n'ai pas eu l'occasion de le voir dans le reste de la semaine. J'étais allongé sur mon lit en simple jogging, écouteurs dans les oreilles. C'était enfin le week-end et j'étais tellement fatigué que je n'avais même pas envie de sortir. Je réfléchissais à ce qu'il s'était passé. Puis je me roulai une cigarette. Je réfléchissais encore. Beaucoup trop même. J'étais perdu. Il y avait trop de choses auxquelles je devais penser pour pouvoir m'en concentrer sur une. Je méditai sur l'école. Est-ce que je serai regardé comme ils le font pendant chaque année ? J'essayais de trouver des solutions, je voulais en trouver. Mais me dire que les ignorer était trop dur, je les verrais toujours de toute façon. Il y avait ça puis la pièce, le premier rôle, les devoirs en grandes quantités et tout ce qu'il y avait à côté : ma mère qui semblait chaque fois paniquée quand elle m'appelait, Nick qui voulait m'inciter à sortir avec lui, Louis qui avait été déstabilisé maintenant qu'il se rappelait de ce qu'il s'était passé, les cauchemars ajoutés aux insomnies. Ma tête allait exploser et je ne savais plus qui j'étais, ce qu'il fallait que je sois. Moi-même ? Je ne savais plus en quoi cela consistait d'être soi-même. C'est comme s'il y avait tellement de monde dans ma tête que je ne savais plus qu'elle était la personne d'origine. L'un qui méprisait, l'autre qui aimait et encore un qui se cherche, puis tous les autres ensemble. J'allai devenir fou. Je voulais me mettre une claque, pour me réveiller. Pourquoi tout ne pouvais pas être heureux ? Tout avait été parfait pendant deux jours et il a juste suffi de revenir à la vie réelle pour redevenir instable.
La musique se coupa pour laisser place à une sonnerie. Il était vingt-trois heures seize et il m'appelait maintenant après trois jours sous le silence.
- Louis ?
- Non c'est Luke ! Je suis désolé de te déranger Harry mais il ne va vraiment pas bien je ne sais plus quoi faire.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demandai-je en sautant de mon lit pour enfiler des baskets.
- Hum, c'est compliqué à expliquer, tu ne saurais pas juste venir ?
- Si j'arrive tout de suite !
- D'accord, merci Harry.
- Je t'en prie.
Je raccrochai immédiatement, enfila un t-shirt et une veste puis parti. Je tapai nerveusement sur le volant en allant chez lui. Qu'est-ce qui s'était passé pour que Luke m'appelle ? Le bonheur ne nous ai pas accessible alors. On avait fait tous les efforts pour, mais enfaite ça n'avait pas suffit. On nous dit souvent que le plus important n'est pas ce qu'on est, mais ce qu'on a choisi d'être. J'ai voulu être heureux et pourtant je ne le suis pas. Je ne suis qu'une vie qui attend son tour, comme les autres.
Arrivé, Luke m'ouvrit à l'interphone et je montais les marches deux à deux, au bon étage. Il m'ouvrit la porte et je me dirigeai déjà vers la chambre de l'intéressé mais il me retient par le bras
- Harry, quoiqu'il arrive, ne lui en veut pas, ne lui en veut plus s'il te plait, il... Je ne crois pas qu'il était conscient de ce qu'il faisait.
Je ne comprenais pas le sens de sa phrase, était-il au courant ? Son visage était pâle, sérieux et inquiet, voir paniqué même. Il me lâcha le bras et je continuai mon chemin. J'ouvris doucement sa porte, la refermant derrière moi. Il faisait sombre mais je devinai ses pleurs, sa souffrance. Il essayait de retenir sa respiration enfouie sous sa couette. Je m'asseyais sur le bord du lit, de son côté. J'essayai de tirer le haut de la couette pour avoir un accès à lui, mais il la tenait fermement.
- Louis, c'est moi, Harry, lui signalais-je marqué par des pauses.
Il n'eut aucune réaction. C'était alors pire que tout. Mon c½ur se déchirait dès que je l'entendais inspirer quand il essayait d'étouffer ses larmes. Il tremblai. Il avait même peut-être même des spasmes et je pleurai à mon tour, sans un bruit, face à l'impuissance que j'avais devant cette situation.
- Et si... Et si je me mettais sous la couverture avec toi et que je te faisais un gros câlin puis on pourrait se remémorer les bons moments ?
Aucune réponse comme je m'en doutai. Je retirai ma veste puis mes chaussures. Je remarquai alors sur le sol un cadre avec le verre brisé un mille morceaux. Je le pris dans mes mains, c'était une photo de sa mère et de ses quatre s½urs avec du sang dessus. Je lâcha le cadre et tira la couverture avec plus de conviction. Il ne s'y attendait probablement pas, ou alors il était à bout de force. Ce que je vis était pire qu'un cauchemar. Un enfer. Il était recroquevillé sur lui-même. Son visage dans ses mains, alors qu'il avait des bouts de verre dans les doigts. Ses bras, son t-shirt, ses draps, tout était couvert de sang. Je n'aurai su dire si c'était des tâches ou s'il y avait des blessures en dessous.
- Merde, Louis, putain, mais qu'est-ce que t'a foutu ?
Je pris ses hanches délicatement et le tirai contre moi. Je finis par le porter et je me dirigeai vers la salle de bain. Je le posai sur le rebord de la baignoire. Avec la lumière c'était encore pire, il gardait les yeux ouverts, regardai un point fixe dans le vide. Il semblait dénudé de vie. Je fis couler de l'eau et je lançai des juron en cherchant une trousse à pharmacie ou tous trucs nécessaires. Quand je trouvais, je m'assis à côté de lui. Il posa directement sa tête sur mon épaule fixant toujours devant lui. Il ne semblait même pas avoir mal et c'était peut-être ça le pire. Je pris sa main où les bouts de verre résidaient et les retirai un à un à l'aide d'une pince.
- Qu'est-ce qu'il t'a pris de faire un truc pareil ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
Je posai les bouts de verres plus loin avec la pince puis pris le coton absorbé de désinfectant, pour lui nettoyer toutes ses plaies. Il en avait même au visage.
- Pourquoi tu te fais du mal comme ça ? Parle-moi, tu sais que tu peux tout me dire ! Tu ne l'as pas fait exprès hein ? C'était un accident. C'était une connerie. Regarde-moi dans les yeux, regarde-moi, on s'en branle, ce n'est pas important. Comment je ferais sans toi moi ? Que ferait l'univers sans toi ?
Il ne clignait pas des yeux. Il était éveillé mais ne semblait pas conscient de se qui se passait autour de lui. Je compris alors les mots de Luke. Je le pris dans mes bras. Ça va aller. Il ne faut pas pleurer, il ne faut pas que je pleure. Un jour, on oubliera tout et c'est comme si ça n'aura jamais existé. Et il comprendra alors, il comprendra que lui sans moi c'est techniquement impossible.

Youth-Disgusting, Posté le samedi 31 mai 2014 12:07
heyfifou a écrit : " "
HAHA !